->FICHE DU JEUX

Endiguer l'hémorragie Need For Speed (et une partie de celle d'Electronic Arts par la même occasion) par le biais de trois nouveaux épisodes pour la saga - un axé simulation, un plus arcade et un multijoueur -, c'est là l'intention de l'éditeur américain, qui nous avait convié le mois dernier à une présentation de l'un de ces projets : Need For Speed : Shift. Il s'agit du volet le plus orienté simulation, prévu sur Xbox 360, PS3, PC et PSP, et confié non pas à EA Black Box mais à des experts du genre puisque c'est le studio Slightly Mad, ex-Blimey! Games et composé d'anciens de Simbin, qui s'y colle. Ses projets internes en suspens (Ferrari Project et Kart Attack) suite aux tourments de 10tacle, le développeur avait donc tout le temps de se consacrer à cette nouvelle tâche qui nous est apparue dans une version PC certes pré-alpha mais néanmoins relativement avancée, surtout pour un titre annoncé il y a peu. En voici donc nos premières impressions.
Simulation, certes, mais à la sauce NFS. C'est, là, la première clarification apportée par Suzy Wallace, productrice du jeu chez Slightly Mad, à propos de Need For Speed : Shift. Le titre d'Electronic Arts ne promet donc pas un gameplay ultra-réaliste mais plutôt une approche plus simulation que les précédents épisodes de la saga avec l'accent mis sur la course, et non plus sur les poursuites urbaines accompagnées ou non de la maréchaussée. On oublie tout cela ici pour découvrir des courses sur circuit ou bien au coeur de certaines villes, Brands Hatch et Londres étant jouables lors de cette première rencontre. Inévitablement, on pense alors que NFS se PGR-ise ou GRID-ise, au choix, surtout lorsque l'on nous précise ensuite que l'un des objectifs de Slightly Mad est de retranscrire toute l'ambiance d'une course et ce qu'il se passe dans le cockpit. Ça tombe bien, puisque l'on aura justement accès à une vue interne dans cet épisode (enfin !), qui se brouillera à haute vitesse pour améliorer l'immersion. Les pieds bougeront également sur le pédalier, une main du pilote lâchera le volant pour se poser sur le levier de vitesse à chaque changement de rapport et tous les indicateurs du tableau de bord devraient réellement fonctionner, mais rien de bien nouveau pour les habitués des simulations sur PC et consoles. Des mouvements de caméra seront encore de la partie pour simuler ceux de la tête du pilote, au gré des G encaissés. Et on ne devrait pas en manquer étant donné les premiers bolides aperçus en jeu : Pagani Zonda F, Lotus Elise, Chevrolet Corvette Z06, Audi RS4, Porsche 997 GT2... En tout, ce seront plus de 70 modèles qui devraient être disponibles dans Need For Speed : Shift, et largement modifiables - dans la grande tradition de Need For Speed - bien qu'aucun détail à ce sujet n'ait filtré de la part de Slightly Mad. Avec les vues cockpit et des intérieurs empruntés aux modèles de série (alors que les extérieurs faisant souvent davantage penser à de véritables voitures de course, vinyles compris), on peut légitimement s'attendre à une personnalisation de ces deux aspects.
Une fois la manette en main (autre preuve de l'accessibilité du jeu, aucun volant n'étant disposé dans la pièce), le pilotage se montre en effet très permissif, avec des voitures ventousées à l'asphalte et des freinages très tardifs. On en vient même rapidement à utiliser le frein à main dans tous les virages de Brands Hatch qui nécessitent un tant soit peu de freinage, histoire d'ajouter un peu de fun. C'est dire si l'atmosphère du jeu tend davantage vers le spectacle que le réalisme. On retiendra néanmoins que dans la version présentée, les assistances au pilotage étaient activées ; on peut donc espérer quelques subtilités une fois celles-ci ôtées. Reste à voir dans quelle mesure, mais encore une fois, Slightly Mad ne prétend pas proposer une simulation ultra-réaliste. Même ressenti côté dégâts : il faudra frapper fort avant d'apercevoir les premiers stigmates sur sa carrosserie, tandis que le pilotage devrait se dégrader au fur et à mesure de ces incartades, mais reste à voir, là encore, jusqu'à quel point. L'I.A. promet, elle, de s'adapter au style de conduite du joueur, avec des pilotes adverses capables de se venger après un contact un peu trop appuyé. Pour le moment, tout juste pouvait-on remarquer des contacts assez violents, même à basse vitesse, avec l'impression parfois de jouer aux auto-tamponneuses tant les poussettes semblaient exagérées. Quelques bugs de physique viendront également entacher cette première rencontre, tout comme l'annonce de l'absence de météo en jeu. Il faudra plutôt se contenter de différents moments de la journée, agréablement bien mis en valeur par une partie graphique de belle facture. Bien fluide - ce qui, à ce stade du développement, est plus qu'encourageant -, le jeu de Slightly Mad ne se privait pas pour autant de textures détaillées, de jolis effets de lumière et d'une vitesse d'animation très correcte. Preuve en est que Blimey! Games n'avait pas chômé, le moteur emprunté étant celui prévu à l'origine pour Ferrari Project. Et c'est peut-être cet aspect qui, finalement, reste le plus surprenant dans ce nouveau Need For Speed. En l'état, le pilotage n'a en effet que peu changé par rapport à la ligne directrice de la saga, tandis que sa réorientation s'inspire de la recette éprouvée de ses petits camarades. Le résultat pourrait néanmoins s'avérer payant ; la réponse étant attendue pour la fin de l'année, sur Xbox 360, PS3, PSP et PC donc.